jeudi, juillet 26, 2007

Laranja

Je l'appellerais tous les jours pour savoir comment il va. C'est déplaisant de ne pas savoir.
Des fois, je me demande, si, de vouloir toujours savoir comment il va, si c'est un sentiment égoïste. Au fond, c'est pour me rassurer moi que je l'appelle? Pour me rassurer de quoi au juste? Je ne vois pas encore...

Ou alors, je l'appelle pour savoir comment va sa journée, peut-être le faire sourire un peu, lui faire savoir que je (et beaucoup d'autres personnes) pensent beaucoup à lui? Peut-être que c'est pour entendre un peu sa voix... Pour qu'il entende un peu la mienne?

C'est fou, une histoire pas encore commencée et il y a tellement de choses qui se sont déjà passées... C'est terrible, non? d'être toujours au début, sans jamais vraiment débuter. Comme une pause pendant laquelle il se passe toutes sortes de choses qui ne sont pas vraiment désirables mais qui se passent tout de même. Et il n'y a rien de commencé. Seulement amorcé.

Quelqu'un a vu la télécommande, que je fasse play?

Conduite honteuse

Je me demande encore pourquoi j'ai eu mon permis. Je suis vraiment dangereuse sur la route. D'accord, il ne m'est arrivé que deux ou trois fois de faire des écarts de conduite, mais vraiment! J'ai brûlé une lumière rouge et j'ai vraiment honte. J'ai fait une manoeuvre dangereuse et je me suis fait klaxonner par deux ou trois chars, mais c'est-tu de ma faute si les gens ne sont pas assez gentils pour laisser une portugaise changer de voie, et qu'au contraire, ils accélèrent pour que je ne passe pas devant eux! Voyons donc!

Je dis qu'on devrait prohiber les voitures et revenir aux chevaux! Ça, c'était bien.

mardi, juillet 24, 2007

Plaisir Oral

Ma maman la Dinde m'a introduit à une nouvelle manière d'utiliser mes papilles dégustatives: les bleuets et les raisins congelés.

La recette est simple : vous prenez des bleuets ou des raisins (pourquoi pas les deux!), vous les lavez comme il faut, vous les essorez et ensuite vous les mettez dans un petit bol au congélateur. Quelques heures après, ou le lendemain, vous avez des petits délices à vous mettre plein la bouche.

Personnellement, je suis vendue aux bleuets congelés. J'ai l'impression de prendre de petites bouchées de Hägen-Dasz, sans les calories!

Pour les plus aventureux, vous pouvez mélanger les plaisirs oraux.
Si vous voyez ce que je veux dire...

Un mail bien étrange

Charlie m'a écrit.

Je ne l'avais pas revu depuis la mi-mai, je crois, lorsque j'ai rompu avec lui pour "différences inconciliables". Il veut qu'on devienne amis! Ha! Comme si j'avais besoin d'autant d'égoïsme dans ma vie... Il me fera plaisir de le saluer dans les couloirs de l'université, mais pour le reste, qu'il ne se fasse pas d'attentes! C'en est fini pour moi. L'année dans l'Antre (mon appart) a été une grande source d'apprentissage, mais ça n'a pas été facile du tout! Pendant que monsieur se la coulait douce entre films apportés du collège (par moi), séances de physiothérapie, et plaintes sur son dos, il y avait une petite portugaise qui en portait beaucoup trop sur son dos à elle. Je ne me plains pas, ni m'appitoie sur mon sort, mais je crois que les personnes malades, devraient montrer un peu plus de gratitute envers ceux qui les aident. Un merci, un sourire, un petit quelque chose dans les yeux, fait que ceux qui aident les gens malades ont plaisir à le faire. Il ne faut pas faire comme Charlie et en exiger toujours plus : "portugaise, tu travailles trop, je ne te vois jamais, arrête donc de travailler, l'argent pousse sur les arbres, tu n'as qu'à aller le cueuillir. Tu as trop de cours aussi, arrête le collège et laisse tomber tes deux troupes de théâtre, ça ne sert à rien, tu vas finir vendeuse dans un magasin de matériel artistique de toute façon!"

La morale de l'histoire:
En exagérant légèrement ce qui s'est réellement passé, vous produirez d'excellents romans!

Hé docteur!

J'ai noté chez moi, quelques symptômes assez inhabituels qui se sont déclarés entre la mi-juin et le début de juillet :

- bafouillement
- accélération du ryhtme cardiaque
- timidité
- confusion
- sentiment de stupidité
- rires nerveux
- sourires béats
- manque de sommeil, d'appétit
- gain d'énergie
- envie de faire plaisir
- activité libidinaire

Le tout en présence d'une personne en particulier, est-ce que ça veut dire quelque chose?

Deux ou trois bonnes raisons de manger du chocolat

Il s'appelle Laranja.

jeudi, juillet 12, 2007

Il était grand. Très grand.

Au début, je n’ai pas vraiment su comment réagir. Devant le fait accompli, on ne peut qu’avoir un air béat et essayer de réfléchir sans que quoi que ce soit de brillant sorte. Rester en place, surpris. Incapable d’aucun geste.

J’étais là tranquillement, à replacer les cannettes de peinture en aérosol, les réaligner très droit, comme j’aime bien les voir, lorsqu’il s’est approché. Grand (très grand), châtain, les yeux verts. La vingtaine, peut-être? Un sourire en coin. Gêné. Mignon, somme toute. Dans ces cas-là, c’est toujours mieux de laisser les gens venir vers vous, un sourire bienveillant aux lèvres.
Alors là, il s’approche de moi et dit :
- Excusez-moi, mademoiselle. Je ne sais pas comment trop vous dire ça…
Je l’ai regardé, intriguée. Une question gênante? Un jeune homme poli?Intéressant...
- Oui?
- Euh…alors voilà… Je me demandais…si…euh….
- Oui?
- Si…si…vous...
- Oui...?
- Si...si...si vous aviez...euh...une poubelle?
Un peu déçue (tant de mystère pour ça?), je lui répondis par l’affirmative et je le conduis jusqu’à la poubelle dans le Département des Billes.
- Voilà, c’est juste ici, monsieur.
- Merci beaucoup, mademoiselle.
Je m’apprêtais à partir lorsque :
- Excusez-moi encore, mademoiselle. Vous avez un stylo?
- Oui bien sûr, dis-je en lui tendant mon stylo rouge. Vous pouvez le laisser sur le bureau, je viendrai le chercher dans quelques minutes.
- Euh…oui, merci beaucoup, mademoiselle. Vous êtes vraiment très gentille.
- Mais il n’y a pas de quoi.
Sur ce, je rejoignis mon étagère d’aérosols et je continuai de les aligner. Tranquillement, oubliant déjà ce beau gars gêné.

Un peu plus tard, je voulais noter un code pour faire une mise de côté pour une cliente, et je ne trouvais pas mon stylo. Je me rappelai soudain l’avoir prêté à quelqu’un et l’avoir peut-être laissé sur le bureau. J’allai au dit bureau proche de la table de billes et je repris mon stylo sous lequel traînait une petite note, à l'encre rouge. Je la lus machinalement, et à chaque mot que je lisais, je restais de plus en plus stupéfaite.

Je n’ai pas su comment réagir. Finalement, je pris une décision impulsive, si minime qu’elle doit comporter toute une succession des non conséquences incroyable. J’ai peut-être jeté ma vie contenue sur ce petit bout de papier dans cette poubelle.
Deux lignes. Une série de chiffres. Un nom.

Vous êtes très belle mademoiselle.
Appellez-moi, si vous voulez.
450-ABC-WXYZ
N.

Des yeux verts. Il était grand. Châtain…? Très grand, les yeux verts… Mignon?

C’est désolant, je ne m’en souviens déjà plus.

mercredi, juillet 11, 2007

Amis plus?

On est allés se promener au parc, ce soir. L’air sentait bon le gazon frais coupé du Parc Balzac, et il n’y avait pas un seul chat dans les environs. On pouvait cependant deviner la présence humaine derrière les maisons aux fenêtres grand ouvertes comme un cri de joie : l’odeur de poulet rôti sur le BBQ, le linge frais lavé séchant sur une corde tendue entre deux arbres, quelques jouets d’enfant colorés traînant sur la cour avant d’une maison, des ombres assises devant une télé.

On se promenait, lui et moi, juste comme ça, pour le plaisir, nos jambes se frôlant de temps à autre. Je le repoussais tranquillement, un sourire aux lèvres, et lui, recommençait de plus belle à me coller aux jambes. On ne s’est échangé aucun mot. On se promenait. On était bien.

Revenus chez moi, je lui ai fait la lecture. Molière, cette fois. Le Misanthrope. Il m’a écouté. Sans un mot. J’ai tout lu de bout en bout, sans m’arrêter. Comme si je n’avais pas parlé depuis des lustres. Ça a fait un bien fou. Et il m’a écouté. De bout en bout. Sans un mot.

Ensuite, nous avons écouté un film. Un film d’amour. Et il s’est collé contre moi. Sans un mot. Si je pleurais lors des scènes émouvantes, (oui, ça m’arrive de pleurer en regardant un film d’amour!), il me regardait, sans un mot. Et se collait de plus belle. Pour me consoler.

La nuit venue, je suis montée me coucher. Il m’a suivie. Pendant que je me déshabillais pour mettre mon pyjama, il s’est étendu sur mon lit. Sans un mot. Et je l’ai laissé faire. Je me suis couchée, il s’est blotti contre moi. J’ai caressé sa tête blonde et bouclée. Douce. J’ai songé que s’il avait été autre chose, autre chose que lui-même, cette caresse, ce serait un peu comme si je visais ton cœur…pour finalement me tirer en plein dans le pied. Une vengeance. J’ai ri.

Ses yeux bruns, un peu humides, me fixaient, comme s’il attendait quelque chose qui tardait à venir. Je lui ôtai une mèche rebelle de devant ses yeux. Il a gémi. Un peu. L’agace. J’ai compris ce qu’il voulait. Et sans un mot, je me suis levée. Il m’a suivie. J’ai descendu les escaliers dans le noir. J’ai ouvert la porte-fenêtre et je lui ai dit :
- OK, va faire pipi, Pinotte.

lundi, juillet 09, 2007

Impatience

Je n'en peux plus, c'est beaucoup trop long. De jeudi à lundi, et encore un nombre X de jours à attendre. Je deviens impatiente, irascible, et impulsive. Comme une tigresse affamée en cage devant laquelle on agite un morceau de viande saignante, juste pour rire.

Je m'approche du téléphone, commence à composer son numéro et bats en retraite avant le dernier chiffre. Je lui ai déjà parlé aujourd'hui, il ne faut pas m'imposer. Rester en retrait, attendre, le laisser venir.

Mais j'ai seulement le goût de chasser. Guetter, attendre et au bon moment, bang! lui faire subir toute la douce vengeance dont je suis capable. Je sais que ce n'est pas fait exprès, mais me faire languir, c'est explosif et fatal.

J'enrage, les heures ne passent pas assez vite. J'essaye de lire mon livre de Hubert Aquin mais les pages se suivent et se ressemblent, je ne saisis rien. Je pense encore à lui, et encore et encore.

Des fois, j'ai l'impression de me diriger à toute vitesse contre un mur de béton, et ça m'excite. L'inconnu. Ne pas savoir ce qui va se passer. Ni ce que j'ai provoqué. Peut-être rien, après tout. Je l'ai seulement piqué un peu.

Comment perdre une journée qui aurait pu être superbe

Premièrement, il faut attendre une annulation de rendez-vous très désiré et très important. Le genre de rendez-vous qui vous empêche de dormir la veille tellement vous êtes excitée. Ensuite, après l'appel fatidique, vous versez deux ou trois larmes de déception et décidez que vous allez passer une journée merveilleuse pour essayer d'oublier que vous êtes triste. Finalement, vous vous rendez compte que il pleut. Vous mangez du chocolat, des fraises et faites la réflexion que le mélange chocolat et fraise est vraiment bon, mais vous rend triste parce que vous aimeriez manger du chocolat et des fraises sur son corps à lui. Vous essayez de chasser ces mauvaises pensées et prennez vos vêtements de course et allez courrir dans la pluie. Après 10 minutes de course, le coeur qui bat la chamade, vous vous asseyez sur un banc et pensez que vraiment, marcher sous la pluie, ça doit être romantique...à deux. Vous chassez cette idée, et pensez plutôt à vos cheveux que vous avez coiffé 1 heure durant le matin même, et qui sont maintenant mouillés, frisés et décoiffés. Vous songez à votre maquillage, léger, mais séduisant qui doit sûrement couler et vous faire une face de clown...triste. Vous revenez en marchant chez vous, avec la pluie qui tombe de plus belle, mais aussi quelques rayons de soleil qui percent au travers des nuages. C'est beau.

Chez vous, vous vous asseyez le temps d'enlever vos chaussures et entendez un film qui joue à la télévision. Un film d'amour, tiens! Vous êtes hypnotisée et écoutez tout le reste du film en braillant. Finalement, au générique, vous vous levez, vous vous douchez (encore!), et prennez ensuite un livre très sérieux, Hubert Aquin, et allez dans le sous-sol vous coucher dans le sofa moelleux et...vous vous endormez. Deux heures plus tard, vous vous réveillez, un peu sonnée. Fuck off, le livre. Vous écoutez la télé tout l'après-midi, ce qui est hautement contraire à vos principes, et de toute façon, on s'en fout des principes parce que des fois il faut vivre une journée triste, bon!

dimanche, juillet 08, 2007

C'est pas vrai! - Mauvais karma, la suite

Après une longue matinée, et le souvenir toujours présent de la cliente pas chère, la seule jusqu'à présent, je vais prendre une bonne petite pause. Je dis aux filles qui sont dans le département d'à côté que je quitte pour un 15 minutes, et je prends mon élan : ne pas se faire arrêter par des clients, du département au punch et du punch à la salle de repos. Vite! Je redouble de vitesse après avoir entendu un client esquisser un "mada..." et lever un doigt en demande d'attention. Je punch, baisse la tête et prends soin de ne regarder aucun client dans les yeux et de bien exhiber ma carte de punch et file en vitesse vers la salle des employés. En refermant la porte derrière moi, je soupire et ahh...c'est pas vrai!

- Hey, Jessika!
- Salut, Johanne...
- Regarde, j'ai pris des photos de mon chien! Toi, tu prendrais cette page-là ou celle-là? J'ai aussi pensé à acheter ces collants, ils sont tellement trop cute! Oh pis...
Ah non, ah non, s'il vous plaît. Faites-moi glisser, que je me cogne la tête et rentre chez moi! S'il vous plaît!
- Euh, je m'en vais dehors, bye.
- Mais Jessika....quelle feuille tu prendrais?...
C'en était moins une...
Je me retrouve dehors avec Ben, le fumeur, drôle d'encadreur dans la trentaine.
- Salut.
- Salut.

Douze minutes plus tard, je me retrouve à nouveau dans mon département désert, empoussiéré et pas du tout sexy. Les Beaux-A, ça c'est sexy. Il y a plein de photos sur les murs que je trouve particulièrement cochonnes. Il y en a une, je l'appelle "Ménage à trois de pastels à l'huile". Il y a trois pastels Sennelier collés les uns sur les autres, en sueur, leurs couleurs se mêlant. Très érotique. J'aimerais bien la voler, cette photo, si je pouvais. Et puis, il y a plein de tubes de peinture, acrylique, à l'huile, aquarelle, qu'on ouvre d'un air coquin, on examine la couleur, brassons un peu le tube pour que le tout se mêle bien et puis faisons sortir un peu de ce gel coloré. Vous ne trouvez pas ça cochon? Et tous ces crayons, du 9H au 9B, bien affutés qui n'attendent qu'une main experte pour les prendre fermement et les utiliser avec doigté. Vraiment trop cool comme département! Mais non, je me retrouve dans les loisirs avec une seule cliente qui voulait du vert pour peinture à numéros!

Vers 11h10, le département des bijoux se trouve bondé. Je pars à l'aventure, et aide mes deux collègues bavardes du mieux que je peux, expliquant les bases des bijoux de perles, comment les attacher, quel fil prendre, quels livres choisir, avec quoi agencer le tout. PUIS:

- Je ne connais absolument rien là-dedans. J'ai pris ça là-bas. Comment je l'attache?
La cliente me désigne un pendentif en verre de la forme d'un coeur, dans les teintes d'or et argent. Je lui dis gentiment qu'elle pourrait se confectionner un collier de perles qui seraient dans les mêmes teintes et faire de son pendentif la pièce centrale.
- C'est trop compliqué. Je commence.
Justement, il faut que tu commences quelque part...
- Ok... Hum... Dans ce cas, j'irais avec ce ruban déjà monté, c'est à dire que les attaches sont déjà dessus. Vous n'avez qu'à y enfiler votre pendentif.
- Qu'est-ce que tu prendrais?
- Eh bien, vu que vous débutez, j'irais avec le ruban monté. Mais si vous voulez essayer...
- Est-ce que ça va être beau?
Tu te moques de moi ou quoi??
- Si vous le trouvez beau, oui. Je veux dire, c'est à votre goût. On a aussi d'autres rubans en magasin, vous pourriez aller en choisir qui serait dans les mêmes teintes, de doré ou argent, et je vous montrerai comment le monter.
- Qu'est-ce que tu ferais?
What the fu...
- Eh bien, j'irais voir les rubans dans l'autre département.
- Mais ce ruban monté, il est pas beau?
- Si vous le trouvez beau, oui. Il doit être à votre goût.
- Mais toi, qu'est-ce que tu prendrais?
Merde! C'est sans issue ou quoi?
-
Si vous tenez absolument à avoir ce pendentif, j'irais avec le ruban monté, c'est plus "facile". Mais je vous rappelle que c'est vous qui allez le porter. Pas moi. Il faut que ce soit à votre goût.
- Hum...
- Vous pourriez aussi prendre un ensemble d'attaches et de fil et vous choisir quelques billes, question de voir si vous aimez faire des colliers. Ou des bracelets.
- Ah, ok.
Je lui montre les ensemble de perles qui comprennent les attaches et le fil, lui montre des ensembles d'attaches et de fils uniquement, spécifiant qu'elle pourra choisir ses perles elle-même. Lui montre les livres, explique comment monter un fermoir, un collier de plusieurs rangs, utiliser des perles à écraser, etc.
- Si vous avez d'autres questions, je ne serai pas loin.
- Parfait.

Je m'occupe d'autres clients, compte des billes, montre les fermoirs, indique le prix des tubes de billes, explique les bases des bijoux de perles, comment les attacher, quel fil prendre, quels livres choisir, avec quoi agencer le tout. Allez, courage. La cliente de tantôt, m'interpelle à nouveau.
- Je ne connais vraiment rien là-dedans. Est-ce que c'est beau. Prendrais-tu ces billes-là?
Je regarde ses choix de billes avec horreur: cinq grandes billes de verre torsadé orange feu et une douzaine d'affreuses billes en bois vert vomi.
- Euh...comme je vous l'ai dit tantôt, le collier doit être à "votre" goût, mais vous pourriez...
D'une voix plus bête que bête et d'un ton de pur mépris elle dit:
- Ok c'est beau. Va t'en.

Quoi?? Est-ce qu'elle vient de m'envoyer chier???
Je regarde ma montre : 11h59... C'est pas vrai...

samedi, juillet 07, 2007

Mauvais karma?

J'ouvre enfin un oeil endormi et je regarde mon cadran qui sonne. Flou. Je mets mes lunettes et me lève en sursaut. Merde. Je suis en retard, ça part bien une journée. Je me prépare en trombe, avale une toast de travers et pars au PC.

J'arrive au travail, mon stationnement est pris. Ok. J'en prends un autre, pas de problème. C'est qui le cave qui s'est stationné sur mon... Je rentre, mon département est à l'envers, je suis pognée avec deux filles qui AIMENT jaser un peu trop à mon goût. Ok, ça va aller, ça va aller. Je mets un peu d'ordre dans le département, je dis bonjour aux filles TROP bavardes et je pars faire du facing dans les cannettes de peinture, loin. La peinture en spray est en désordre, il faut que j'y aille, les filles. Je m'esquive. Fiouf!

Portrait de ma première cliente: chandail blanc sale, cheveux gras, la cinquantaine, genre longueuiloise pas cool.
- Oussék'elle est la peinture?
Heille, ça part bien...
- B-o-n-j-o-u-r, madame. C'est pour peindre quoi?, réponds-je de mon air le plus serviable possible, essayant d'oublier ses manières...grasses.
- Ben, des cadres.
- Vous voulez dire des toiles ou un encadrement?
- Oui, c'est ça.
Ok. Elle a pas répondu à ma question...
- Des toiles?
- Ben les petits cadres avec des chiffres dessus qui disent quelle couleur prendre. Je veux la peinture.
- Euh...
Cadres avec chiffres dessus... Chiffres? Non!
- Hmm...vous voulez de la peinture pour de la peinture...à numéros?
- Ouais.
Ah seigneur...
- J'ai besoin de la numéro 12.
S'il vous plaît, faites-la disparaître! Je lui explique qu'on ne tient pas la peinture pour de la peinture à numéros, mais qu'on a de l'acrylique qui peut faire l'affaire.
- C'est quoi la couleur de ce "numéro 12"?
- Hm, c'tun bleu, m'semble. Ou un jaune.
F-u-c-k. Elle connaît pas la différence entre le bleu et le jaune?!?!
- Ok... je vais vous montrer la Delta (acrylique) je suis sûre que vous allez trouver la couleur que vous cherchez là dedans.
-Heille, mes pots sont pas d'même. Oussék'elle est la 12 là-dedans?
- Je vous l'ai dit qu'on n'avait pas la peinture que vous cherchez, elle vient dans les ensembles de peinture à numéros et il faut appeller la compagnie si vous voulez avoir de nouveaux pots PAREILS aux vôtres.
- C'est-tu une longue distance? J'paye pas si c'est pour une longue distance...
Câlisse. C'est-tu une joke??
-
Je ne le sais pas, madame. Mais ici, en magasin, j'ai la Delta et vous allez PROBABLEMENT trouver la couleur que vous cherchez ou une couleur qui s'en rapproche.
- Ah, tens, ça ressemble à ça.
C'est pas vrai, c'est pas vrai.
- C'est du vert, madame.
- Ben ouais, toi, c'est quasiment pareil à mon 12 à maison.
Je vois rouge. Ok, calme-toi et fuis.
- Passez une excellente journée, madame.
-...
Je regarde ma montre : 9h10. La journée va être longue...

vendredi, juillet 06, 2007

Les attentes

Je déteste me sentir comme ça. Je déteste attendre. "Fais ce que dois, adviendra que pourra" et maintenant "les dés sont jettés".
Je n'ai pas bien dormi, je n'aurais pas dû écouter ce film stupide. Ça m'a fait sentir toute chose... Ce sentiment s'est transformé en une espèce d'énergie carnivore.

J'ai piqué une course dehors, j'en suis revenue avec davantage d'énergie. C'est maintenant que j'aimerais avoir un cours d'édu où on fait du Léger-Boucher à répétition, juste pour s'exercer. Ou danser jusqu'aux petites heures du matin, emportée par la musique beaucoup trop forte et la chaleur de milliers de corps en transe. Avoir mal pour oublier d'avoir mal.

Je dis n'importe quoi. Je ne suis pas moi-même. Un peu exaltée, peut-être.

Allez, répétition du personnage: regard/sourire/bonjour.
Ark...
Je ne suis vraiment pas moi-même aujourd'hui.

jeudi, juillet 05, 2007

C'est un secret...


Regards hagards, destination précise. Image mentale vaguement claire. Je veux. Il n'ose pas.
Alors quoi? Ça s'arrête là? Ce serait un peu dommage. Si seulement l'audace faisait partie du jeu... Pourquoi ne pas changer les règles? Oser et abuser d'audace. Oui, pourquoi pas. Tout de suite. Ça commence.

Là.